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Mené conjointement par leMuséum national d’Histoire naturelleet la Ligue de protection des oiseaux (LPO), dans le cadre des sciences participatives,ce projet a pour but de collecter un grand nombre de données sur les oiseaux peuplant les parcs et jardins de France et de la région, afin de mieux les connaître. Mésanges, fauvettes, chardonnerets... : l'observation participative permettra notamment d’étudier l’impact de différents facteurs, tels que le réchauffement climatique, l’apport hivernal de nourriture ou la présence de certaines espèces végétales, sur ces populations.
Comment ça marche ?
Rien de plus simple. Tout le monde peut contribuer à cet observatoire : il suffit de se rendre sur le site www.oiseauxdesjardins.fr afin d’y enregistrer son jardin et de saisir ses observations. Photos, images et sons y sont à disposition pour aider à l’identification. Vous n'avez pas de jardin ? Pas de problème : vous pouvez observer les jolies petites bêtes à plumes dans un square, un parc public ou même sur votre balcon. Vous rejoindrez ainsi les internautes amis des oiseaux qui suivent déjà plus de 11.200 jardins en France dont plus de 400 en Aquitaine.
En automne et en hiver
Cette opération est reconduite chaque année en automne et en hiver. En effet, si le printemps est une saison privilégiée pour l’observation des oiseaux qui entament leur période de reproduction, l’automne puis l’hiver sont des moments tout aussi importants. Les conditions dans lesquelles nos amis à plumes vont traverser les mois les plus froids, permettent d'augurer du succès de la prochaine saison de nidification.
Pratique : des conseils pour bien accueillir les oiseaux dans vos jardins (mangeoire, nichoir…) sont également disponibles sur le site internet de l’observatoire.
Le projet est le fruit d’une collaboration entre le Muséum d’histoire naturelle de Toulouse, qui abrite actuellement une exposition sur l’ours, et le documentariste animalier Michel Tonelli. Pendant un mois, en octobre 2013, Tolosa, une ourse sauvage de Slovénie âgée de quatre ou cinq ans, a été équipée d’une caméra, qui a filmé et stocké cinq minutes de tournage par heure et ce, douze heures par jour. Au total, vingt heures d’images vues par Tolosa ont ainsi été engrangées.
Pas de révolution scientifique
L’expérience n’a pas révolutionné ce que savent déjà les scientifiques du répertoire comportemental des ours bruns d’Europe. "Mais pour la première fois, ils voient les choses du point de vue de l’ours, explique Henri Cap", zoologue au Muséum. "Jusqu’à présent, les scientifiques ne disposaient que d’observations indirectes faites par l’homme et encore sont-elle plutôt rares en Europe", précise-t-il.
La preuve de l'intelligence de l'ours
"Grâce à ces images, on rentre dans l’univers propre spécifique de l’espèce", poursuit l’éthologue. Par exemple, lorsque le plantigrade passe à côté d’une cabane construite par les hommes où il a vécu manifestement une "mauvaise expérience", il détourne la tête et déguerpit immédiatement. L'effet est troublant : comme si on était un ours, on prend peur. Les Français, depuis Descartes, ont du mal à admettre l'existence de l'intelligence animale, en dehors de signes, qui leur ressemblent. "Là, on a pour la première fois une preuve irréfutable d’un raisonnement chez un non grand singe" alors "que tous les gens qui travaillent sur l’ours savent très bien que c’est un animal extrêmement intelligent", ajoute Henri Cap.
Des comportements encore mystérieux
Tolosa se filme elle-même en train de secouer un sorbier blanc pour en recueillir les fruits. On la voit également déployer une incroyable délicatesse pour prélever des larves d’insectes. Certains comportements de l'ourse sont inexpliqués : elle fait ainsi tomber des arbres morts pour un motif qui reste mystérieux pour les scientifiques. Est-ce un jeu ou une action destinée à faciliter leur colonisation future par des insectes ? On est encore loin de tout connaître de cet animal fascinant...
Une population en augmentation
La population des ours qui menaçait de totalement disparaître en France dans les années 1990, n’a été sauvée que grâce à la réintroduction du plantigrade, avec des lâchers d’ours slovènes dans les Pyrénées, sources de polémique. Depuis, le nombre d'ours augmente peu à peu dans les Pyrénées françaises : on en a détecté vingt-cinq au minimum en 2013, soit trois de plus qu'en 2012.
Le projet du film de Michel Tonelli qui a déjà réalisé le documentaire "Vivre avec les ours", vise aussi à mieux faire connaître le plantigrade, dont on sait qu'il continue de susciter une vive querelle entre les pro et les anti-ours.
Ces images, qui ont été analysées par des spécialistes, sont disponibles sur internet en cliquant ICI
Une compilation « d’une journée type d’un ours » réalisée à partir des images les plus intéressantes, est également visible au Museum d'histoire naturelle de Toulouse.
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Naturalisée au Muséum d'histoire naturelle, l'ourse Cannelle est la star de l'exposition consacrée à l'ours qui s'ouvre à Toulouse le 11 octobre 2013 Photo AFP
Le Muséum d'histoire naturelle de Toulouse accueille à partir de ce vendredi 11 octobre une exposition exceptionnelle consacrée à l'ours : "Ours, mythes et réalités".
Intérêt national
Le prestigieux label du ministère de la Culture « Exposition d'intérêt national » vient d'être délivré au Muséum toulousain pour cet événement qui veut faire la part du mythe universel et de la réalité concernant un animal, jouet fétiche pour les enfants du monde entier, pourtant souvent diabolisé. Le public pourra notamment découvrir l'ourse Cannelle, naturalisée après avoir été tuée par un chasseur il y a neuf ans.
L'ours, "cultissime"
Au Moyen-Âge, les autorités religieuses encourageaient la chasse à l'ours pour mettre fin aux survivances du culte de l'ours chez les Celtes et les Germains. C'est ainsi que le plantigrade se retrouve retranché dans les massifs montagneux. Bien plus tard, au début du XXème siècle, l'ours devient un jouet en peluche, en Allemagne, en 1903. Gros succès commercial immédiat pour "nounours" qui franchit l'Atlantique et devient Teddy Bear aux Etats-Unis. En 1907, il s'en vend plus d'un million dans le monde. On en trouve aujourd'hui de toutes les formes, de toutes les couleurs et de toutes les matières.
"Bonne nuit, les petits !"
Jouet et objet de collection, l'ours est devenu le cadeau universel de naissance par excellence. Personnage de contes et de livres pour enfants, de "Boucle d'or et les trois ours" à "Winnie l'ourson", il hante aussi les films d'animation, comme le célèbre Balou, dans "Mowgli et le livre de la Jungle" de Walt Disney. "Nounours" est même le héros d'un des tout premiers feuilletons télévisés pour enfants diffusés en France dans les années 1960 : "Bonne nuit, les petits"... Bref, l'ours est partout. Rassurant et inquiétant en même temps, il forge notre inconscient et peuple notre imaginaire. Il est tout à la fois "l'autre", le symbole d'une nature forte, sauvage et imprévisible, et une part de nous-mêmes.
Espèce menacée
Les ours sont chassés depuis la préhistoire pour leur viande et leur fourrure. C'est à l'époque moderne que l'animal mythique devient une espèce menacée, comme bien d'autres. Partout dans le monde, les populations ursines sont victimes de pressions humaines, comme celles des éleveurs dans les Pyrénées, de l'empiètement de l'homme sur son habitat naturel, de l'artificialisation et de la fragmentation des forêts, du réchauffement climatique et du commerce illicite. Selon l'UICN, six espèces d'ours sont considérées comme vulnérables ou menacées d'extinction, comme l'ours blanc polaire. S'il n'est pas classé parmi les espèces menacées au plan mondial, l’ours brun, l’ursidé le plus répandu, est menacé de disparition dans le sud de l’Europe, en France, et dans le sud et le centre de l’Asie. Le braconnage et le commerce international des populations les plus menacées sont interdits, mais se pratiquent toujours.
L'irrationalité des peurs pyrénéennes
Sans les lâchers d’ours de 1996-97 et 2006, l'ours aurait disparu des Pyrénées françaises... Dans une agriculture de montagne fragilisée, qui vit sous la perfusion des aides européennes, il a cristallisé les peurs et les oppositions au moment de la réintroduction de l'ourse slovène Ziva en 1996. Bergers et chasseurs font front commun contre la bête jugée responsable des attaques de troupeaux. La déraison et l'exaspération atteindront leur point culminant en 2004 quand un chasseur abattra Cannelle, la dernière ourse de souche pyrénéenne pure. Aujourd'hui, Cannellito (son fils), Hvala, Pyros, Pollen, Néré et tous les autres ours présents dans les Pyrénées, perpétuent l’espèce dans ces montagnes qui sont aussi les leurs et qui comptent actuellement environ 25 ours.
Chouchou des Français et des Pyrénéens
Pourtant, depuis 1992, cinq études d'opinion et plusieurs consultations du public ont été réalisées sur l'acceptation sociale de la présence de l'ours dans les Pyrénées : toutes se sont révélées favorables au plantigrade. Qu'elles aient été menées à l'échelle nationale : 88 % d'opinions favorables en 2003 (IFOP), ou dans les Pyrénées : 77 % dans les Pyrénées-Atlantiques en 2003 et 84 % dans les Pyrénées centrales en 2005. Dans les Pyrénées, professionnels et commerçants pyrénéens interrogés sur la présence de l'ours et la valorisation du territoire et leur activité sont tout aussi formels : 58,7 % d'entre eux considèrent que l'image de l'ours devrait être utilisée pour le développement touristique des Pyrénées. Les anti-ours sont en réalité très minoritaires, en dépit de leur lobbyisme actif et parfois violent.
L'expo de la réconciliation ?
L'ours représente la part d’animalité dans laquelle l’Homme se reconnaît, mais qu’il cherche à exorciser : il est donc question d’histoires d’ours mais aussi de l’histoire commune entre l’homme et l’ours qui renvoie à celle de l'homme, face à lui-même. L'initiative du Muséum devrait être ainsi une bonne opportunité pour dépasser les polémiques stériles pro et anti-ours, en s'arrêtant pour une fois sur des questions de fond. Selon les mots de sa conceptrice, l'exposition est l'occasion de "s’interroger sur nous-mêmes et sur ce qu’on veut pour nos enfants demain…": un monde où l'on survit sans la nature, ou un monde où l'on vit avec la nature.
"Celui que l’on ne peut exclure sans nous renier nous - mêmes"
Laissons le dernier mot à l'association Pays de l'ours-Adet, qui lutte depuis des années pour la préservation de l'ours et que cette exposition émeut et réjouit tout à la fois : "Si proche mais si différent, à la fois familier et sauvage, voisin sympathique mais incontrôlable, l’ours, c’est l’autre, celui que l’on ne peut exclure sans nous renier nous - mêmes".
"Ours, mythes et réalités" : exposition 11 octobre 2013 au 30 juin 2014 au Muséum de Toulouse, 35 allées Jules Guesde, 31000 Toulouse. Site internet : http://www.museum.toulouse.fr/le-museum. Infos & Réservations : 05 67 73 84 84. E-mail : museum@mairie-toulouse.fr.
►PLUS D'INFO
Découvrez la chronologie interactive de l'histoire de la préservation de l'ours dans les Pyrénées en cliquant ICI